De la fourche à la fourchette et de l’assiette à la chaudière : le cercle vertueux de l’agriculture et de l’énergie
Publié leAlors que l’édition 2024 du Salon International de l’Agriculture vient de fermer ses portes, Jean-Charles Colas-Roy, Président de Coénove, s’exprime dans La Tribune sur la valeur des liens étroits qui unissent le monde agricole et celui de l’énergie pour réussir la transition énergétique de la France.
Le Salon de l’Agriculture, rendez-vous incontournable de la communauté agricole, a de fermé ses portes il y a quelques jours. Cette année, la juste rémunération de nos agriculteurs et la valorisation des ressources de nos territoires ont été au cœur des discussions. Agriculture et énergie sont intimement liées et la France compte déjà plus de 650 méthaniseurs qui produisent 12 TWh d’énergie à partir de déchets agricoles, soit l’équivalent de 2 réacteurs nucléaires.
Ce début d’année 2024 marque également les quatre ans de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) qui a imposé le recyclage des biodéchets, transformant ainsi en opportunité durable ce qui aurait pu s’apparenter à une contrainte écologique. Ces biodéchets, qui représentent 30% de nos ordures ménagères, et que chacun est obligé de trier depuis le 1er janvier dernier, deviennent une ressource valorisable, notamment par la production de biométhane, l’une des solutions énergétiques les plus prometteuses pour notre transition énergétique.
La méthanisation des biodéchets agricoles ou alimentaires s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire particulièrement vertueuse, où une partie des rebuts d’une collectivité devient une ressource valorisable pour tout un écosystème environnant. L’on assiste alors à un cycle complet par lequel l’agriculture est présente de la fourche à la fourchette, et de l’assiette à la chaudière.
Plus que jamais, soutenons notre agriculture française qui démontre son importance capitale, non seulement pour nous nourrir, mais aussi en tant que productrice d’une énergie décarbonée, stockable et locale : le biométhane. Notre potentiel de production de gaz verts à l’horizon 2050 dépassera largement nos besoins énergétiques en gaz. En d’autres termes, nous avons la capacité d’atteindre une réelle autonomie énergétique, tout en produisant nos combustibles de façon locale et renouvelable.
En plus de la production de biogaz et des revenus complémentaires pour nos agriculteurs, le processus de méthanisation apporte de nombreuses externalités positives comme la production de digestat, un fertilisant organique qui peut remplacer certains les engrais chimiques.
En bref, les gaz verts sont d’ores et déjà une réalité et seront absolument nécessaires à la réussite de la transition énergétique et de la décarbonation du pays. Pour garantir la sécurité d’approvisionnement, nous devrons développer toutes les énergies renouvelables, sans dépendre uniquement du seul vecteur électrique. Notre indépendance énergétique sera le fruit de l’alliance vertueuse des électrons décarbonés et des molécules vertes.
Dans le secteur fortement thermosensible du bâtiment, avec des appels de puissance multipliés par 7 en hiver, le recours aux gaz verts, stockables tout au long de l’année, constituera un atout extrêmement précieux pour faire face à la demande et à des aléas climatiques tels qu’une vague de froid prolongée.
La valorisation des biodéchets et la production de biométhane sont des leviers indispensables pour garantir notre souveraineté énergétique et réussir la décarbonation de notre économie. Une ambition politique forte sera donc nécessaire pour soutenir ces filières vertueuses qui font le lien entre agriculture et énergie.
Dans la future Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, véritable feuille de route de la France pour les 5 et 10 ans à venir, accélérons massivement le développement des gaz verts, énergie emblématique de nos territoires.
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