Il serait plus honnête et d’intérêt général, d’admettre que les logements du haut de l’actuelle classe E sont insuffisamment isolés et doivent rentrer dans la catégorie des passoires, augmentant de fait leur nombre. C’est notre conviction exprimée dans notre première contribution.
Cependant, ayant bien intégré la volonté politique que le nombre de passoires énergétiques reste inchangé à 4,8 millions, Coénove a choisi de formuler une nouvelle contribution respectant ce parti-pris et respectant d’autre part le nombre de logements par classe énergétique, ou a minima par groupe de classe (AB), (CDE) et (FG).
Nos éléments d’analyse & propositions
Sur les passoires énergétiques
Notre préférence va bien sûr au scénario n°1, mais il ne respecte pas les attendus de la loi. Nous pensons donc que le principe du scénario n°3 présente un certain intérêt, à condition que sa formulation soit inversée : expression en énergie primaire avec garde-fou en énergie finale.
Le scénario 3 tel que présenté appelle, en effet, les remarques suivantes :
Sur la forme, bien que présenté comme le résultat d’une expression en énergie finale avec un garde-fou en énergie primaire, il peut tout à fait être exposé de la façon inverse. A noter d’ailleurs qu’en page 39 de votre présentation, l’exigence de seuil est exprimée ainsi : 252 kWhef/m2.an OU 394 kWhep/m2.an ; ce qui peut induire l’une ou l’autre formulation.
Sur le fond, il n’y a aucune raison ni objective, ni scientifique à fixer le seuil en Ep à 394 kWhep/m2.an si ce n’est à se caler sur le seuil F/G, autre parti pris discutable. Un tel seuil conduit de fait à fixer un garde-fou à 252 kWhef pour respecter l’axiome des 4,8 millions, et surclasse ainsi la majorité des logements électriques « passoires », recréant un déséquilibre entre les énergies. Cette conséquence n’est pas acceptable.
Les 2 schémas ci-après illustrent clairement le reclassement artificiel de près des 2/3 des logements électriques passoires, compensés en nombre par des logements « Gaz » et « Autres ».
Il s’agit d’une vision purement statistique, car les factures annuelles des logements « reclassés » sont et resteront largement supérieures (entre 2400 et 3100 €) aux factures notamment des logements gaz déclassés en passoire (1500 à 1750€1), ce qui va sans nul doute entrainer une profonde confusion dans l’appréhension des nouvelles classes énergétiques par le plus grand nombre. C’est de plus particulièrement injuste socialement.