3 questions à Danyel Dubreuil, Coordinateur de l’Initiative Rénovons

Pourriez-vous nous présenter le collectif Rénovons, ses membres et ses actions ?

Rénovons existe depuis 2016 et a participé très largement à la mise en visibilité des problèmes sociaux, sanitaires, environnementaux et économiques, causés par le trop grand nombre de passoires énergétiques parmi les logements en France.  Rénovons depuis le départ est composé d’associations, d’entreprises, de fondations qui s’engagent dans la lutte contre le réchauffement climatique et la promotion d’une transition énergétique accessible à tous, particulièrement les plus précaires d’entre nous. Le CLER, le Secours Catholique, des entreprises et associations des métiers du bâtiment en font partie. Coénove est un soutien important de cette initiative depuis plusieurs années. Une très grande partie du contenu actuel de la politique publique de soutien financier et humain à la rénovation énergétique reflète les positions et propositions que Rénovons a faites ces dernières années.

Le 13 mars dernier, vous avez coordonné la publication d’une tribune à l’attention du Gouvernement concernant la politique énergétique des bâtiments, pourriez-vous partager vos convictions sur ce sujet ?

Le Gouvernement et plus largement l’ensemble de l’écosystème des acteurs impliqués dans la transition énergétique du bâtiment sont à un moment charnière dans le cheminement vers la transformation des logements, afin qu’ils puissent être au niveau des attentes énergétiques et environnementales qu’attendent les habitants. Des décisions courageuses ont été prises récemment, notamment celle d’axer la rénovation des logements vers des approches plus globales, avec un très fort soutien pour les ménages modestes ainsi que des conditions d’accompagnement renforcées ce qui nous semble à Rénovons être la bonne direction mais cela perturbe l’organisation traditionnelle des filières et les inquiétudes sont nombreuses. Celles-ci peuvent être entendues dans un moment particulièrement difficile pour les acteurs de la rénovation et surtout de la construction. Il nous semble indispensable que toutes les parties concernées maintiennent le cap fixé et y adhèrent car ces orientations préservent les intérêts à long terme de la population et des acteurs économiques. La transition concerne les logements et aussi les acteurs de l’écosystème, c’est l’ensemble qui doit aller de l’avant.

En tant que membre du collectif Rénovons, Coénove souscrit à la priorité faite à la réduction des consommations pour remédier à la précarité énergétique. Concernant les gaz renouvelables, quelle est votre vision sur leur rôle dans la décarbonation des logements ?

A chaque situation sa solution ! C’est à la fois une difficulté et une opportunité. Il faut revenir d’approches massifiées et standardisées retenant des schémas de travaux et de systèmes de chauffages qui pourraient s’appliquer dans tous les cas. Aujourd’hui l’impératif est de réduire drastiquement les consommations de toutes les énergies d’abord, et d’en profiter pour décarboner ces énergies en s’appuyant sur nos potentiels nationaux, comme les ENR dont nous avons la chance de disposer dans notre pays de grands gisements. Les gaz renouvelables en font partie et constituent une réponse à l’absence actuelle de solutions alternatives disponibles dans de nombreux cas, notamment dans le logement social, mais aussi dans les immeubles en copropriétés.