FAQ
Les questions les plus fréquentes
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Le terme « transition » signifie le passage d’un état actuel à un état futur. Appliqué à l’énergie, il s’agit du passage à un nouveau modèle énergétique, vert et durable, permettant de répondre aux deux problématiques environnementales majeures : le changement climatique et la raréfaction progressive des ressources non renouvelables.
Par une approche collective et responsable, il convient de mettre au point des pratiques et des technologies innovantes, indispensables pour réduire l’impact environnemental de la production énergétique au niveau planétaire et pour la préservation des générations futures.
Dans ce cadre, la France s’est fixée des objectifs élevés dans la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte publiée au journal officiel le 18 août 2015 : réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% entre 1990 et 2030, diviser par deux la consommation énergétique finale d’ici 2050 par rapport à 2012, porter à 32% la part des énergies renouvelables (EnR) dans la consommation finale brute d’énergie en 2030 et ramener la part du nucléaire à 50% dans la production d’électricité à l’horizon 2025.
Du Facteur 4 à la neutralité carbone : le quinquennat qui s’achève a vu grossir les ambitions de la France en matière d’énergie et de climat : révision de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (2019), loi Énergie et Climat (2019), loi Climat Résilience (2021), sont venues renforcer l’arsenal législatif et réglementaire existant.
En parallèle, la Commission européenne a présenté son plan « Fit for 55 », un paquet législatif très ambitieux dont l’objectif principal est de réduire les émissions moyennes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % au cours de la prochaine décennie.
Dans les deux prochaines années, la France va ajuster sa stratégie énergie-climat (SFEC) avec la révision de la PPE et du SNBC avec pour la première fois une loi quinquennale sur l’énergie et le climat qui devrait être promulguée en juillet 2023.
Face à ces nombreux défis, l’association Coénove souhaite s’engager dans une relation d’échanges et de confiance aux côtés de l’ensemble des parties prenantes et affirmer son rôle majeur pour aboutir à un mix énergétique pluriel et respectueux de l’environnement afin de réussir la transition et l’atteinte à 2050 de la neutralité carbone dans les bâtiments.
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Un mix énergétique diversifié et équilibré implique tout autant une maîtrise de la demande qu’une diversification de l’offre, mais aussi une adaptation des systèmes de production, transport, stockage et distribution des différentes énergies. L’équation met donc en jeu l’efficacité et la sobriété énergétiques, le développement de sources d’énergie renouvelables à l’aide d’un recours maitrisé et réfléchi aux combustibles conventionnels et à la fission nucléaire.
La diversité du patrimoine énergétique français constitue dans ce cadre un atout qui doit être davantage valorisé. L’intérêt de produire un mix d’énergies en France présente deux avantages : réduire la facture énergétique et créer de l’activité sur le territoire.
Les solutions pour un mix énergétique pérenne étant plurielles, cela signifie aussi qu’il faut tendre à rapprocher autant que possible les lieux de production d’énergie des lieux de consommation.
Il est nécessaire que le mix énergétique du futur passe davantage par une approche de production locale décentralisée permettant à la fois de sécuriser l’alimentation en énergie, de fournir de l’énergie aux sites isolés ou peu accessibles et d’offrir une solution économique et souple au développement des infrastructures.
En définitive, pour réussir la transition énergétique, l’énergie du futur ne pourra être que plurielle.
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L’énergie primaire est l’énergie contenue dans les ressources naturelles, avant une éventuelle transformation. Le fioul, le gaz, le charbon, le bois ou l’uranium sont des exemples d’énergie primaire.
L’énergie finale est quant à elle, l’énergie utilisée par le consommateur, c’est-à-dire après transformation des ressources naturelles en énergie et après le transport de celle-ci. C’est cette énergie qui est facturée à son point d’utilisation.
L’énergie primaire représente donc la quantité totale d’énergie nécessaire pour fournir la quantité d’énergie finale consommée par l’utilisateur, c’est-à-dire en rajoutant à cette énergie primaire l’énergie nécessaire à sa production et à son transport, en intégrant les rendements de production et les pertes de transport.
Des énergies comme le gaz, le pétrole, le bois sont des énergies primaires, qui sont utilisables directement sous forme de chaleur. L’électricité n’est pas une énergie primaire : elle nécessite une transformation et est obtenue majoritairement en France par transformation de ressources naturelles dans des centrales de production (utilisant du charbon, du fioul, du gaz, de l’uranium). Elle est ensuite acheminée jusqu’aux lieux d’utilisation avec des pertes liées au transport.
Le coefficient d’énergie primaire (voir FAQ-Comment est calculé le CEP ?) ne s’applique donc pas uniquement aux énergies fossiles, mais aux ressources naturelles, comprenant donc l’uranium dont les réserves sont également finies et géographiquement concentrées.
L’énergie primaire est la seule manière de caractériser la quantité de ressources naturelles consommée et prélevée à la planète pour délivrer une quantité d’énergie finale.
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Le Coefficient de conversion entre énergie primaire et énergie finale est noté CEP (en français) ou PEF (Primary Energy Factor) en anglais.
Pour 1 kWh d’une énergie donnée consommée à son point d’utilisation (1kWh d’énergie finale), il est égal à la quantité d’énergie totale (en kWh) nécessaire à sa fabrication, en tenant compte des pertes de transport et de distribution ainsi que des rendements de production.
Pour le gaz naturel et le fioul, ce coefficient est conventionnellement égal à 1.
Pour l’électricité qui n’existe pas à l’état naturel, ce coefficient varie en fonction du moyen de production considéré.
Ce coefficient est conventionnellement égal à 1 (source AIE) pour l’électricité fabriquée à partir d’éolien, de photovoltaïque ou d’hydraulique. En revanche, produit à partir d’une centrale thermique, ce coefficient sera beaucoup plus important en raison du rendement de ces centrales qui est inférieur à 40% (retenu à 38,7 % par l’AIE). Il en va de même pour les centrales nucléaires dont les rendements sont encore plus faibles (retenu à 33%) pour des raisons de sécurité.
On comprend alors que le PEF de l’électricité dépend du mix de production électrique, de la place du nucléaire et évoluera à la baisse avec le développement des moyens de production renouvelables. Il est également différent d’un pays à l’autre.
En France, le coefficient de conversion pour l’électricité entre énergie primaire et énergie finale a longtemps été fixé à 2,58. Bien que cette valeur du coefficient de conversion en énergie primaire1 devrait être en 2020 de 2,7, compte tenu de la place du nucléaire dans le parc de production en France, les pouvoirs publics ont pris la décision, pour favoriser l’électricité dans les nouvelles réglementations (RE 2020, nouveau DPE…), de ramener cette valeur à 2,3. Cette valeur est calculée en se basant sur un hypothétique mix prospectif en 2035 de la production de l’électricité en France, composé de 50% d’origine nucléaire, 40% d’origine renouvelable et 10% d’origine autres (notamment thermique).
Energie finale (Ef) et énergie primaire (Ep) :
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- 1 kWh d’électricité d’énergie finale = 2,3 kWh d’énergie primaire
- 1 kWh gaz d’énergie finale = 1 kWh d’énergie primaire
1DGEC : note de cadrage : révision de la méthode de calcul des facteurs d’émission et du facteur de conversion en énergie primaire de l’électricité. http://www.batiment-energiecarbone.fr/IMG/pdf/note_pef_et_fe_scee.pdf
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L’augmentation de la part des énergies électriques renouvelables dans la consommation finale d’énergie ne pourra devenir une réalité sans le soutien d’énergies complémentaires. En effet, si les énergies électriques renouvelables offrent de très nombreux avantages, les incertitudes liées à la variabilité de leur production (ensoleillement pour le photovoltaïque, présence de vent pour l’éolien, disponibilité hydrique pour les barrages) contraignent de plus en plus l’équilibre offre-demande du système électrique qui doit être assuré à chaque instant. La problématique de l’intermittence ne pourra pas être résolue qu’avec les Smartgrids, encore trop faiblement développés et dont de nombreux verrous technologiques et économiques restent encore à lever.
Pour développer tout le potentiel des énergies renouvelables électriques, il sera donc nécessaire de disposer d’une énergie flexible, stockable et adaptable, comme le gaz amené à devenir 100% renouvelable à horizon 2050, capable de s’adapter facilement aux aléas de production des énergies renouvelables.
Cette complémentarité entre électricité et gaz est parfaitement illustrée par la PAC hybride, technologie embarquant une chaudière gaz THPE et une PAC électrique ; cette dernière fonctionnant la majorité du temps, la chaudière prenant le relais par grands froids.
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Certains usages énergétiques sont dits thermosensibles. Cela signifie que leur consommation augmente significativement avec la baisse des températures extérieures. C’est tout naturellement le cas de l’usage « chauffage » des bâtiments résidentiels et tertiaires dont la consommation augmente d’autant plus qu’il fait froid. Cet usage est, précisons-le, thermosensible quelle que soit l’énergie utilisée.
Si cette thermo-sensibilité ne pose de problème particulier avec les énergies stockables telles que le gaz, le fioul, ou le bois, il en est tout autrement pour l’électricité qui ne se stocke pas à grande échelle et qui doit donc, quasiment à chaque instant, être en capacité d’adapter l’offre à la demande. L’électricité n’est pas une énergie que l’on trouve naturellement dans la nature. Elle est produite en France à partir de centrales nucléaires, de barrages hydrauliques, d’éoliennes, de centrales photovoltaïques ou de centrales thermiques, en appliquant la règle du merit-order qui consiste à faire successivement appel aux différentes unités de production électriques, au fur et à mesure, en fonction de leurs coûts marginaux croissants1. A chaque instant, la production d’électricité doit satisfaire la consommation. Dans le cas contraire, le système électrique peut s’écrouler (black-out). C’est ce qui s’est passé en Californie le 14 août 2020. Pour résoudre cette équation pendant les périodes de grands froids, RTE s’efforce de décaler les périodes des maintenances des centrales nucléaires (pas toujours simple), fait appel à des clients effaçables qui diminuent ou suspendent leur consommation, mais aussi à des importations.
La thermo-sensibilité électrique de la France est évaluée par RTE à 2400MW par degré perdu en hiver, soit la moitié de celle de l’Europe. Cette thermo-sensibilité relativement importante est imputable en grande partie au développement important du chauffage électrique en France depuis plus de quarante ans. Le pic historique de puissance appelée en France s’est produit en février 2012 à 19h, à 102 GW, dont plus de 7% ont été assurés par des importations.
Certes, le parc de production installé fin 2020 en France est de 136 GW. Il est composé à 45,1% de nucléaire, 13,9% de thermique à combustible fossile et 41% de renouvelable, mais la totalité de la capacité n’est jamais disponible : maintenance prévue ou imprévue des centrales nucléaires, intermittence des ENR (la moitié de la capacité ENR est composée d’ENR intermittentes – éolien et solaire). C’est ainsi qu’au moment du pic historique de 2012, seuls 94 GW étaient disponibles. Plus récemment, en janvier 2022, le « pic » n’a été que de 61,9 GW , mais il a fallu importer 7 GW, car seulement47 GW sur les 61 GW de capacité nucléaire ont pu être mobilisés.
Si l’on s’intéresse maintenant à la thermo-sensibilité de la France, on constate que l’écart de puissance appelée entre l’été et l’hiver toutes énergies confondues est de 1 à 4 comme le montre le graphique suivant. La pointe de puissance hebdomadaire en février 2018 s’est ainsi élevée à plus de 330 GW, 40% étant assuré par e gaz, 30% par l’électricité et 30% par les autres énergies (fioul, GPL, RCU, Bois).
Dans ce contexte, est-il raisonnable de vouloir électrifier massivement l’usage chauffage, en remplacement du fioul (environ 4 millions de logements) et du gaz (12 millions de logements), alors même que, dans la situation actuelle, chaque hiver est déjà l’occasion pour RTE de tirer la sonnette d’alarme ? Ceci pose très clairement la question de notre capacité de production électrique et de notre sécurité d’approvisionnement. Certes les consommations devraient baisser grâce aux incitations à la rénovation énergétique, mais toutes les études tendent à montrer que malgré cela, cette thermo-sensibilité et cette pointe hivernale au mieux se stabiliseront, mais plus probablement augmenteront, car les objectifs de rénovation annoncés sont plus qu’ambitieux. Et, de plus, paradoxalement, plus le parc de production d’électricité ENR sera important, plus il faudra disposer de capacité de production pilotable pour satisfaire à cette pointe. Et, d’autre part, la disponibilité d’un parc nucléaire vieillissant sera plus que jamais incertaine.
Afin de limiter la thermo-sensibilité du réseau électrique, il faut :
- Réduire les besoins de chauffage quelle que soit l’énergie de chauffage et donc rénover de façon performante l’ensemble des logements
- Accélérer le développement des gaz renouvelables pour sortir du dogme décarbonation=électrification
- Soutenir le développement des PACs hybrides
1Le coût marginal est le coût supplémentaire induit par la dernière unité produite.
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S’il est généralement préférable de commencer par l’isolation de son logement afin de disposer d’une puissance de générateur de chauffage adaptée aux nouveaux besoins et ainsi réduire significativement le coût de l’installation, il est tout à fait possible de s’affranchir de cette logique dans le cas des chaudières gaz dont le dimensionnement répond avant tout aux besoins de production d’ECS, et dont la performance en mode chauffage n’en sera que meilleure, sans surcoût. En revanche, il n’en pas de même pour les PAC A/E dont le coût du kW de puissance supplémentaire est loin d’être négligeable.
Entreprendre une rénovation globale en 1 fois est sans doute la façon la plus efficace et la plus rapide pour atteindre un haut niveau de performance énergétique de son logement. Cependant, elle se heurte à plusieurs difficultés dont la réalisation de travaux importants (isolation des parois opaques, changement des ouvrants, ventilation, équipements de chauffage…) en site occupé d’une part, et le montant des travaux d’autre part qui constituent les principaux obstacles. D’autres situations critiques peuvent également apparaître comme, par exemple, la panne irréparable des équipements de chauffage. Aussi, que l’on soit en faveur ou contre la rénovation par étapes, elle constitue aujourd’hui une réalité. Pour autant l’ordre dans lequel les étapes sont réalisées est-il important ?
Si la question peut paraître simple en première approche, la réponse peut toutefois s’avérer plus ou moins complexe suivant la situation initiale du logement considéré. Qu’il s’agisse du bâti ou encore du générateur de chauffage et d’eau chaude sanitaire, chaque logement présente en effet ses propres caractéristiques. Ainsi une réponse unique ne peut clairement être apportée à l’ordre de travaux qu’il convient d’opérer. Un diagnostic préalable est nécessaire avant tout engagement de gestes de rénovation pour s’assurer d’une pleine cohérence entre les ambitions projetées, notamment en termes de gain de consommation et d’émissions de gaz à effet de serre, et la réalité. Il est toutefois possible de dégager quelques principes fondateurs applicables quel que soit le bâtiment.
Premier principe : prioriser les gains les plus importants
C’est un principe de bon sens ; l’engagement dans la réalisation de travaux de rénovation énergétique sera d’autant facilité qu’il apportera un résultat sensible et de long terme tant sur les consommations que sur la facture du ménage. Commencer ainsi par les gestes amenant les économies les plus significatives apportera non seulement un rapport coût/bénéfice immédiat mais permettra également de dégager de la capacité financière pour réaliser les autres travaux nécessaires à se mettre dans la trajectoire du BBC Rénovation (80 kWhEp/m2.an) ciblé par la France à l’horizon 2050. Une attention particulière devra donc être apportée aux travaux entrepris pour avoir la pleine assurance qu’ils soient BBC compatibles.
Deuxième principe : le changement de chaudière peut être opéré à tout moment
Il est souvent avancé qu’il est préférable de procéder d’abord aux travaux d’isolation d’un logement puis de changer le générateur de chauffage (et d’eau chaude sanitaire). La raison souvent avancée ? Avoir l’assurance que la puissance de l’équipement sera adaptée aux besoins du logement rénové et éviter ainsi un surdimensionnement qui serait néfaste tant à la durée de vie de l’appareil (cycle de marche/arrêt fréquents) qu’au porte-monnaie du commanditaire des travaux. En fait, l’ordre des travaux « 1-Réduction des besoins puis 2-Changement de chaudière » ou « 1-Changement de chaudière puis 2-Réduction des besoins », importe peu et l’un ou l’autre sera aussi efficace. Affirmer le contraire traduit une méconnaissance des chaudières de dernière génération.
La puissance d’une chaudière est dimensionnée sur les besoins d’eau chaude sanitaire, qui sont identiques pour une même famille avant ou après rénovation. Cette puissance qui peut alors paraître importante au regard des besoins de chauffage après rénovation, constitue au contraire un atout puisque la performance (rendement) des chaudières gaz THPE dont la modulation en puissance chauffage est importante, est meilleure à faible « charge » qu’à 100% de charge. Et le coût et l’encombrement seront probablement plus faibles qu’une chaudière de 14 kW avec un ballon d’accumulation d’eau chaude sanitaire.
Troisième principe : le deuxième principe ne vaut pas pour les PAC électriques air/eau
La puissance d’une PAC électrique est calée sur les besoins de chauffage. Installer une PAC avant de réaliser les travaux d’isolation du bâti conduira à installer une PAC surdimensionnée dont le fonctionnement et la durée de vie seront altérés ( cycles marche-arrêt et impact sur le compresseur) et dont le coût sera beaucoup plus élevé que celui d’une PAC dont la puissance aurait été dimensionnée après réduction des besoins.
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Contrairement à une idée trop souvent répandue, remplacer une vieille chaudière par une chaudière gaz à Très Haute Performance Énergétique (THPE) ne conduit pas à une surpuissance de son installation de chauffage en cas de travaux d’isolation futurs. En effet, les chaudières gaz THPE sont modulantes (coefficient de modulation de puissance de 1 à 8, voire 1 à 12) et présentent par ailleurs, un meilleur rendement à faible charge. Elles seront donc plus performantes après d’éventuels travaux d’isolation.
La puissance considérée comme trop élevée par beaucoup de commentateurs, est requise pour un meilleur confort de la production d’eau chaude sanitaire et éviter ainsi un ballon d’accumulation, plus encombrant et amenant un surcoût. Elle ne nuit en aucun cas à la performance de la chaudière en mode chauffage. Il faut également préciser que le coût du kW supplémentaire est très faible entre une chaudière de 14 kW et une chaudière de 24 kW.
Ce raisonnement vaut bien évidemment pour les PACs hybrides, technologie qui embarque une chaudière gaz THPE et une PAC électrique.
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Depuis déjà plusieurs années, tous les acteurs et décideurs s’accordent sur deux affirmations : le rôle décisif de la rénovation énergétique des bâtiments pour atteindre la neutralité carbone dans le bâtiment et l’importance du rythme annuel de rénovations pour y parvenir … Et les ambitions de fleurir … 500 000 il y a quelques années, puis maintenant 700 000, pourquoi pas 1 million pour certains ? … sans qu’il y ait d’ailleurs une vraie définition de ce qu’on comptabilise !
S’il s’agit de travaux permettant d’atteindre le niveau BBC Reno en 2050 (soit 80 kWhEP.m²/an), on est assurément loin du compte.
En fait, l’accélération de la rénovation énergétique ne se décrète pas … Compte tenu de la diversité des situations initiales : typologies des bâtiments, ancienneté, statut des occupants propriétaires ou locataires, énergies de chauffage en place, il n’existe pas de recette unique et l’accent doit être mis sur la proposition de solutions adaptées en mobilisant tous les acteurs sans ostracisme.
Pour accélérer, il faut impérativement redonner de la confiance aux acteurs, consommateurs comme professionnels. Ceci passe par :
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- Un cadre et une visibilité pour s’engager dans la durée sans craindre un changement brutal des règles définies par les Pouvoirs Publics, comme cela vient encore de se passer avec les offres à 1€ ;
- Un accès simplifié aux différentes aides : Ma Prime Renov, CEE … La transformation, après des années de tâtonnement, du Crédit d’impôt en prime directe est une bonne chose …
- Une cohérence entre les modalités d’octroi des aides et l’objectif poursuivi : les aides Ma Prime Renov sont encore très majoritairement allouées pour des gestes uniques de rénovation sans aucune vision et au détriment de la performance globale : verser des aides importantes pour l’installation d’une PAC A/E sans avoir travaillé sur l’isolation et la réduction des besoins est une hérésie.
- Un dispositif d’accompagnement à disposition des ménages qui le souhaitent … des dispositifs tels que le Service Public de la Rénovation ou Mon Accompagnateur Renov vont dans le bon sens, à condition que les acteurs publics sachent mobiliser les acteurs privés pour mener à bien la totalité de la démarche.
- Car, le nœud de l’affaire est bien là : mobiliser, embarquer tous les acteurs, toutes les filières, sans a priori idéologique ou court-termiste.
A cet égard, on ne peut que regretter l’ostracisme dont est victime la filière gaz qui s’est pourtant résolument engagée dans les deux voies essentielles que sont l’efficacité énergétique qui conduit à la baisse des consommations, donc des factures et le verdissement du gaz.
La suppression des aides à l’installation des chaudières gaz THPE fin 2021 risque de ralentir la dynamique qui avait été enclenchée.
Pourtant, le parc existant de chaudières gaz est composé encore à 60% de vieilles chaudières dont le remplacement par une chaudière gaz THPE permettrait une économie d’énergie immédiate de 25 à 35%. Dans le contexte actuel de cherté des énergies, il est primordial d’encourager et de viser leur total remplacement d’ici à 2030.
De plus, toutes ces nouvelles chaudières sont pleinement adaptées aux objectifs de la transition énergétique. D’ores et déjà, sans aucune conversion complexe et onéreuse, elles peuvent fonctionner au biométhane, produit sur le territoire français et dont le contenu carbone est dix fois inférieur à celui du gaz natures.
Par ailleurs, les textes européens prévoient que les chaudières devront être compatibles avec l’hydrogène et être H2 ready en 2029.
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La PAC hybride est une technologie non seulement de transition mais également adaptée pour atteindre la neutralité carbone.
Association d’une PAC électrique et d’une chaudière gaz THPE, la PAC hybride est commercialisée par l’ensemble des fabricants de matériels présents en Europe.
Ses avantages sont nombreux :
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- Réduction de 70 à 80% des émissions de GES par rapport à une vieille chaudière gaz ou au fioul, en fonctionnant avec du gaz naturel,
- Économies d’énergie de l’ordre de 30 à 40%,
- 100% adaptée à une rénovation par étapes dans l’existant, quel que soit l’ordre dans lequel sont réalisés les travaux (contrairement à une PAC électrique qui sera surpuissante en cas d’isolation après la pose de l’équipement),
- Peut fonctionner efficacement avec les radiateurs en place,
- Ne contraint pas le réseau électrique par grands froids, en évitant d’augmenter la pointe électrique hivernale,
- D’ores et déjà 100% compatible avec le biométhane, ce sera une technologie très bas carbone lorsque le gaz distribué sera 100% renouvelable,
- Est pilotée pour faire fonctionner à tout moment la technologie ayant la meilleure performance, ou sur un signal émis par le distributeur d’électricité pour privilégier la PAC électrique
- En rénovation, la mise en place d’une PAC hybride est plus compétitive qu’une PAC électrique. Le coût de son entretien est comparable à celui de la PAC électrique.
Toutes les études prospectives sur les scénarios à l’horizon 2050 (ADEME, RTE), tablent sur un développement de quelques millions d’unités de la PAC hybride.
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L’énergie gaz présente tous les atouts pour compenser l’intermittence des énergies renouvelables électriques et assurer l’équilibre entre offre et demande d’électricité. L’énergie gaz est en effet très adaptée aux usages intensifs et saisonniers, car stockable et transportable : elle permet de satisfaire rapidement aux appels de puissance élevés, et ainsi d’accompagner efficacement le développement des ENR électriques.
Inversement, en cas de surproduction des énergies renouvelables électriques par rapport aux besoins, le « Power-to-gas » est un vecteur prometteur de leur valorisation et de leur stockage. Les réseaux existants de gaz peuvent alors accueillir l’hydrogène ou le méthane ainsi produits et rendent possible leur stockage, leur transport et leur valorisation par mélange avec le gaz, sans investissement supplémentaire dans les infrastructures.
En amont, plusieurs technologies de production de gaz renouvelable sont déjà opérationnelles ou en passe de l’être au cœur de nos territoires, permettront d’être 100% renouvelable en 2050 :
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- La méthanisation qui utilise notamment les déchets agricoles et agroalimentaires pour produire du biométhane,
- La pyrogazéification qui amène une solution de traitement des déchets organiques solides (combustibles solides de récupération, bois …) et la gazéification hydrothermale pour la biomasse liquide : ces deux techniques produisant du gaz de synthèse
- Le Power-to-Gas, production d’hydrogène par électrolyse de l’eau, à partir des excédents de production des EnR électriques à certaines périodes.
Les potentiels sont importants et tout à fait compatibles avec les perspectives de consommation de gaz en 2050.
Enfin, en bout de chaîne, le gaz est aussi un vecteur performant du développement des énergies renouvelables dans les usages domestiques de l’énergie : le couplage « gaz + énergie renouvelable » offre ainsi des solutions optimales pour l’utilisateur final en termes de performance énergétique, environnemental et de coût : solaire-gaz pour l’eau chaude sanitaire, PAC hybride, etc …
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Le biogaz est le gaz produit par la fermentation de matières organiques animales ou végétales en l’absence d’oxygène. Cette fermentation, appelée aussi méthanisation, se produit naturellement (dans les marais) ou spontanément dans les décharges contenant des déchets organiques, mais il est également possible de provoquer celle-ci artificiellement dans des digesteurs (pour traiter des boues d’épuration, des déchets organiques industriels ou agricoles, etc.).
Dans le cas d’une valorisation en injection dans les réseaux gaziers, le biogaz obtenu va être épuré afin d’obtenir du biométhane qui possède des caractéristiques identiques au gaz naturel. La méthanisation évite les émissions directes de GES par les matières organiques ainsi que celles liées à la production d’engrais industriels. Le contenu carbone du biométhane est de 23,4 g CO2eq/kWh, comparable aux autres énergies renouvelables, soit 10 fois moins que celles du gaz naturel.
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Les perspectives offertes aujourd’hui par le biogaz, gaz 100% renouvelable issu de la dégradation de matières organiques en absence d’oxygène, sont très prometteuses. Energie multi usages et stockable, le biogaz possède de nombreux atouts environnementaux et occupe une place unique parmi les énergies renouvelables. Le biométhane obtenu après épuration du biogaz est 100% miscible avec le gaz naturel et est utilisable dans le réseau de gaz existant sans investissement supplémentaire.
Avec la méthanisation et un contenu carbone de 23,4 gCO2eq/kWh, le gaz est d’ores et déjà entré pleinement dans l’ère du renouvelable. A fin 2021, ce sont déjà 365 sites qui injectent sur le réseau de gaz pour des capacités de 6,4 TWh soit l’équivalent de la consommation de 1,5 million de logements neufs chauffés au gaz et ce sont près de 1200 projets représentant plus de 25,4 TWh qui sont inscrits dans le registre des capacités.
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Depuis toujours, la filière gaz développe des équipements toujours plus performants pour le bâtiment, comme la chaudière gaz à Très Haute Performance Énergétique (THPE), qui grâce à sa forte modulation de puissance, est pleinement adaptée en construction neuve comme en rénovation énergétique. En remplacement des chaudières standard qui représentent encore près de 60% du parc, ces équipements permettent des économies d’énergie de 25 à 35%.
De plus, les solutions gaz permettent d’intégrer les énergies renouvelables. Que ce soit en association avec des chauffe-eau solaires (CESI), des chauffe-eau thermodynamiques (CET), ou des pompes à chaleur électriques, les fabricants ont su développer les régulations adaptées pour profiter du meilleur de chaque technologie.
L’intégration et l’optimisation ont été poussées à l’extrême avec la PAC hybride. Composée d’une chaudière gaz THPE et d’une PAC électrique de puissance modérée, cette technologie ne comporte que des avantages :
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- Réduit de plus de 70% les émissions de GES par rapport à une chaudière standard
- Soulage le réseau électrique lors des périodes de grand froid, en n’augmentant pas la pointe électrique hivernale grâce à l’utilisation de la chaudière
- Peut être pilotée au travers d’un signal tarifaire
Tous les fabricants proposent désormais la PAC hybride dans leurs catalogues.
Par ailleurs, toutes ces technologies sont smart-ready. Elles peuvent être pilotées à distance à l’aide son smartphone, faire l’objet de programmations diverses, voire d’être suivies à distance pour mesure les consommations ou en assurer la maintenance préventive.
Mais la principale innovation de la filière gaz, c’est bien sûr le remplacement du gaz naturel fossile par les gaz renouvelables, biométhane dès aujourd’hui ou hydrogène demain. Toutes les nouvelles chaudières peuvent fonctionner dès maintenant au biométhane sans conversion complexe ou onéreuse. Quant à l’hydrogène, les textes européens prévoient que toutes les chaudières seront « H2 ready » en 2029.
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Globalement, la production de biométhane au cœur des territoires :
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- valorise localement et de manière pérenne des déchets organiques en mal de solution de traitement,
- permet d’éviter le relâchement de méthane dans l’atmosphère via le traitement des déjections animales,
- produit un amendement de sol se substituant en partie aux engrais azotés issus de l’industrie chimique,
- constitue un revenu de complément pour les agriculteurs dans une démarche vertueuse d’économie circulaire.
En analysant plus finement, ces externalités positives peuvent être cartographiées en 3 catégories liées aux enjeux (figure ci-après, source enea) :
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- « énergie et déchets »,
- « pratiques agricoles »,
- « activités économiques ».
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L’économie circulaire désigne un concept économique qui s’inscrit dans le cadre du développement durable et dont l’objectif est de produire des biens et des services tout en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières, de l’eau et des sources d’énergie en pratiquant au maximum leur recyclage.
Par exemple, la filière biogaz s’inscrit parfaitement dans la logique de l’économie circulaire en s’appuyant sur le recyclage de déchets au plan local et en offrant de nouveaux services au territoire et à la collectivité : création d’une filière locale de recyclage et de valorisation des déchets organiques, fourniture d’énergie « verte » avec par exemple le développement de réseaux de chaleur et la mise en place d’activités économiques locales. Les projets de méthanisation territoriale sont également des exemples concrets et réussis dans une démarche d’économie circulaire : Ils permettent que les déchets des uns deviennent l’énergie des autres.
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La croissance verte est un mode de développement économique respectueux de l’environnement. Elle concerne les éco-activités (assainissement de l’eau, recyclage et valorisation énergétique des déchets, dépollution des sites, énergies renouvelables) mais aussi les secteurs traditionnels (transport, agriculture, industrie et bâtiment).
Elle vise à montrer que développement économique et respect de l’environnement sont compatibles et que l’on peut concilier sobriété et croissance et ne pas agiter le spectre de la décroissance.
La filière gaz emploie actuellement 165 000 personnes réparties sur tout le territoire national (source AFG).
La filière biogaz quant à elle, emploie aujourd’hui directement 1 700 personnes. On estime à 32500 le nombre d’emplois de la filière méthanisation à l’horizon 2030 (source FGR), majoritairement non délocalisables et situés en zone rurale.
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L’hydrogène, via le Power-to-Gas, et le méthane de synthèse, via la méthanation offrent des perspectives intéressantes :
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- Ils constituent un soutien efficace au développement des énergies renouvelables électriques en apportant une solution de stockage intersaisonnier aux excédents de production en été et soulagent d’autant le réseau électrique en période hivernale.
- Ils valorisent la capacité de stockage des 230 000 kms de réseaux de gaz, patrimoine de 16 milliards d’euros, en grande partie propriété des collectivités locales et amorti.
- Leur potentiel à horizon 2050, de l’ordre de 150 TWh constitue un complément significatif.
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Le développement de la filière Gaz Renouvelables nécessite un engagement politique fort pour :
- valider nationalement et de manière incontestable les potentiels
- mettre en œuvre dans les meilleurs délais les simplifications administratives identifiées dans le GT méthanisation de février 2018
- stabiliser le tarif de rachat dans la durée et maintenir une fiscalité incitative au développement de la filière
- professionnaliser la filière au travers de la formation initiale, continue mais également de la certification
- favoriser l’émergence d’un champion français pour porter la filière.
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Coénove s’appuie notamment sur un comité d’experts (Comité Scientifique et Technique) pour asseoir les propositions de l’association. Elle échange et collabore également avec des professionnels, des chercheurs et des consultants d’origines diverses pour élaborer des propositions et apporter des idées nouvelles aux défis de la transition énergétique.
Toute entreprise ou organisation impliquée dans la transition écologique, ou souhaitant s’y impliquer, est susceptible de rejoindre l’association.
Plus d’information sur la page : Présentation de l’association
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Coénove est née du constat que la France se doit d’adopter une approche diversifiée et complémentaire des énergies et des solutions pour réussir la transition écologique. Elle défend l’idée d’un mix énergétique pluriel, caractérisé par un usage équilibré des différentes sources de production de l’énergie, au plus près des usagers et des ressources disponibles. Dans ce mix pluriel, l’énergie gaz a un rôle essentiel à jouer, en complémentarité notamment des énergies renouvelables.
Dans ce cadre, Coénove souhaite :
- Proposer aux pouvoirs publics des solutions plurielles et constructives en vue d’atteindre les objectifs de la transition écologique et les accompagner dans l’élaboration des réglementations énergétiques et environnementales ;
- Sensibiliser les parties prenantes au bienfondé d’un mix énergétique diversifié et complémentaire, indispensable au développement massif des énergies renouvelables ;
- Promouvoir le rôle majeur de la filière dans la croissance verte en termes de création d’emplois et d’innovations industrielles.
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Coénove, Association de type « loi 1901 », a été créée en septembre 2014 par des acteurs clés de la filière gaz et gaz renouvelable en France. Elle a vocation à rassembler tous les acteurs industriels, distributeurs d’énergie, organisations professionnelles désireux de se mobiliser aux côtés des parties prenantes pour apporter des solutions innovantes et durables aux défis environnemental, économique et social de la transition énergétique, s’inscrivant dans le sens de l’intérêt général.
Pour connaître la liste complète des membres de Coénove : Qui sommes-nous ?
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Coénove souhaite accompagner les décideurs et les professionnels dans la recherche des meilleures solutions pour atteindre les objectifs de la transition énergétique. Pour cela, elle développe un programme de rencontres avec les parties prenantes, participe aux différents débats environnementaux, favorise les échanges et les retours d’expérience de tous les acteurs concernés via l’organisation d’événements. Elle partage également ses réflexions et travaux sous forme de publications et d’outils pédagogiques.
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Vous pouvez directement nous laisser un message via le formulaire de contact.
Vous pouvez également nous contacter :
- par courrier à cette adresse : Le Linéa – 1 rue du Général Leclerc – CS 10240 – 92047 PARIS LA DEFENSE Cedex
- ou par courriel : contact@coenove.fr.