Innogaz : Enjeux et défis de la captation et de la valorisation du CO2 biogénique, une externalité positive de la filière de production des gaz verts
Publié leA l’occasion de son 12ème Live Innogaz, Jean-Charles Colas-Roy, Président de Coénove invitait Yann Raoult, Président, Directeur Innovation de wAys et Fabien Michel, Fondateur de Voltigital et Carborok à venir s’exprimer sur la captation et la valorisation du CO2 biogénique, une externalité vertueuse locale de la filière de production des gaz verts.
Un important potentiel de gaz renouvelables en France
La production de gaz vert, dont le potentiel est très important et même supérieur aux besoins de consommation projetée en 2050, repose sur plusieurs technologies. La méthanisation, qui est la filière la plus mature en date, permet de traiter les déchets agricoles ou agroalimentaires afin de produire de l’énergie. Elle représente un potentiel de 135 térawattheures à 2050.
D’autres technologies, comme la pyrogazéification, transforment des déchets solides tels que le bois, avec un potentiel de 90 térawattheures. La gazéification hydrothermale valorise des déchets liquides provenant des stations d’épuration, avec un potentiel de 45 à 50 térawattheures. Enfin, la méthanation permet de recombiner de l’hydrogène décarboné avec du CO2 biogénique pour produire du méthane.
Ces gaz bas carbones permettent de réduire notre dépendance aux énergies fossiles importées avec une production totale estimée de l’ordre de 320 TWh en 2050 pour une consommation de gaz réduite à 240 TWh à cet horizon de temps.
Durant cet Innogaz, Coénove mettait à l’honneur des procédés nouveaux, associés à la méthanisation, pour capter et valoriser le CO2 biogénique issu de l’épuration du biogaz.
Captation du CO2 biogénique : une révolution écologique dans l’industrie du bois
Le séchage du bois est essentiel pour son utilisation et sa transformation. Actuellement, les méthodes traditionnelles de séchage n’ont pas connu d’innovations fondamentales depuis des décennies. wAys propose une solution qui surpasse toutes les solutions existantes tout en étant respectueuse de l’environnement. Cette nouvelle technologie offre des temps de séchage du bois extrêmement rapides (quelques jours au lieu de plusieurs semaines), tout en garantissant une qualité de séchage inégalée. L’impact de cette technologie concerne aussi bien l’industrie de transformation du bois (meilleure qualité, économies d’énergie, etc.) que l’industrie forestière en permettant l’exploitation d’essences réputées compliquées à sécher jusqu’ici. Cela contribue ainsi à une meilleure gestion des forêts, à la réduction des émissions de CO2 et à l’amélioration de l’efficacité énergétique dans l’industrie du bois.
Un premier démonstrateur industriel, couplé à un méthaniseur, est désormais en fonctionnement en Seine et Marne.
Le déploiement de ce procédé pourrait permettre à la méthanisation de devenir la première ENR à bilan carbone négatif.
Pour Yann Raoult, Président, Directeur Innovation de wAys : « La solution wAys est la démonstration que l’on peut parfaitement concilier une approche économique pertinente sur un territoire et une solution de décarbonation simple, efficace et duplicable. »
Minéralisation du CO2 par carbonatation
L’élimination de carbone atmosphérique sera nécessaire pour atteindre les objectifs climats fixés par le GIEC et pour limiter la hausse des températures dans l’atmosphère à 1,5 degrés. La neutralité carbone à 2050 requiert d’aller au-delà de la simple baisse des émissions carbone. Cela implique une convergence d’efforts sans précédent, notamment à travers la captation du CO2 dans l’atmosphère pour le remettre dans un stock terrestre.
La carbonatation du béton recyclé est un procédé de piégeage du CO2 sous la forme d’une phase minérale carbonatée. L’un des atouts de cette solution est de piéger durablement le CO2 et d’améliorer les caractéristiques des agrégats de béton recyclés. L’utilisation de CO2 biogénique permet d’améliorer l’efficacité du procédé, tout en retirant du carbone de l’atmosphère.
Pour Fabien Michel, Fondateur de Voltigital et Carborok : « Le CO2 biogénique tel que produit par la méthanisation est une ressource en devenir. Au travers des écosystèmes de minéralisation du CO2 que nous développons, on s’assure de séquestrer durablement le carbone tout en favorisant l’économie circulaire et le recyclage de béton. Notre technologie propriétaire vise à atteindre des performances optimales et à permettre un développement massif de ces solutions. L’Elimination Directe de Carbone est un secteur nouveau, mais en plein essor, et nous souhaitons contribuer à l’émergence d’une filière industrielle française, en synergie avec celle des gaz verts. »
Pour Jean-Charles Colas-Roy, Président de Coénove : « Le biogaz, produit à partir de la méthanisation a un bilan carbone beaucoup plus faible que le gaz fossile. Le biogaz ne produit que 44 grammes de CO2 par kilowattheure, comparé aux 227 grammes du gaz fossile. Non seulement la méthanisation contribue à la gestion des déchets, produit une énergie locale, stockable et renouvelable mais elle est également vectrice d’externalités positives, telles que la diversification des revenus agricoles et la réduction de l’utilisation d’engrais grâce aux digestats. Si, en plus, il est possible de valoriser le co-produit que constitue le CO2 biogénique en sortie de méthaniseur, on dispose alors d’un modèle exemplaire de l’économie circulaire en France, créateur d’emplois et de ressources et démontrant une nouvelle fois que le biogaz est l’énergie emblématique des territoires. »