Jean-Marc Zulesi

3 questions à Jean-Marc Zulesi, Président de la commission du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire

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Jean-Marc Zulesi était l’invité d’honneur du Point Rencontre des Membres de Coénove le 14 mars 2023. À cette occasion, il a accepté de répondre à nos questions.

En tant que Président de la Commission DDAT, quelle est votre vision sur les grands défis énergétiques auxquels notre Pays doit faire face ?

Les récentes crises qui ont marqué notre pays, l’Union Européenne et le monde ont largement redéfini les enjeux énergétiques auxquels nous devons tous faire face. De la crise Covid, à la guerre en Ukraine, en passant par les épisodes récents de sécheresses, méga-feux, inondations, et disparitions d’espèces, nous sommes engagés dans une course contre la montre pour limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C et pour limiter au maximum les conséquences irréparables sur notre planète.

Ces évènements auxquels nous devons faire face exigent une diminution drastique de la consommation d’énergies fossiles sur le territoire et une redéfinition d’un plan énergétique et industriel ambitieux. La question énergétique est une question sine qua non, non seulement de notre compétitivité économique, mais aussi de notre concorde sociale et de notre indépendance politique.

 

Quels seront selon vous les grands enjeux de la future Loi de Programmation pour l’Energie et le Climat, qui sera étudiée au Parlement dans quelques mois ?

Ces dernières années ont renforcé notre volonté d’atteindre notre souveraineté énergétique. Amorcée à l’été 2021, la hausse des prix de l’énergie s’est transformée en crise énergétique avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie quelques mois plus tard. Les consommateurs ont alors vu leurs factures d’énergie augmenter, principalement en raison de la flambée des prix du gaz. Issue pour partie d’énergies renouvelables, nucléaire mais aussi fossiles comme le gaz, l’électricité a vu ses coûts exploser.

Cette future loi de Programmation pour l’Energie et le Climat, qui sera étudiée au Parlement, aura pour objectif de regagner notre indépendance énergétique tout en répondant aux enjeux de décarbonation dans l’ensemble de nos activités, logements, mobilités, industrie etc.  Cette loi permettra de fixer les trajectoires des différentes sources d’énergies entre 2028 et 2033.

 

Quel potentiel envisagez-vous pour le développement des gaz verts en France et quel rôle peuvent-ils jouer pour accélérer la résilience et la décarbonation de nos systèmes énergétiques, en particulier dans le secteur des bâtiments ?

La France s’est fixée d’ambitieux objectifs afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Le Président de la République a établi un cap clair : être la première grande Nation à sortir des énergies fossiles. Sobriété, nucléaire, énergies renouvelables : la seule voie de progrès, ce sont ces 3 piliers indissociables.

Pour atteindre ces objectifs, nous devons promouvoir toutes les énergies décarbonées. Le gaz vert est une énergie renouvelable ayant un véritable intérêt pour atteindre les objectifs de transition énergétique du pays. Produit localement à partir de résidus agricoles, d’effluents d’élevage et de déchets des territoires, le gaz vert a les mêmes caractéristiques que le gaz naturel et s’inscrit ainsi dans la trajectoire de l’objectif national de neutralité carbone à horizon 2050.

La réussite de la transition énergétique implique de conserver un mix énergétique équilibré à commencer dans le secteur du bâtiment. La mise en œuvre de la décarbonation des bâtiments sera plus rapide, moins coûteuse et moins risquée si elle laisse aux gaz et aux gaz verts un rôle significatif dans la couverture des besoins de chauffage.

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